
Je vous avais promis de raconter cette histoire surréaliste d’expérience en entreprise !
À l’époque, j’étais cheffe de projet dans une petite équipe experte, en charge des études de faisabilité et du développement mobile/tablette.
Un beau projet stratégique tombe : une offre premium multiplateforme à co-construire avec une autre équipe.
Sur le papier, une belle collaboration.
En vrai, une rivalité à peine masquée.
Il y avait de gros budgets en jeu. Très gros. Des jeux de pouvoir. Des enjeux politiques qui me dépassaient. De l’autre côté, une équipe en pleine course à l’ambition, prête à tout pour démontrer qu’elle était plus visionnaire, plus experte, plus bankable.
Puis arrive cette demande de la MOA. Une fonctionnalité séduisante sur le papier, mais qu’on avait analysée puis retoquée : techniquement infaisable, ou en tout cas, irréaliste dans le cadre du projet.
Mais voilà. L’autre équipe y voit une opportunité de montrer qu’ils sont « meilleurs », « plus pointus », « plus innovants », une occasion en or de « prendre le lead ».
Ils proposent de recoder le moteur JavaScript de Chrome pour y intégrer la fonctionnalité.
Chrome. Google. Vingt ans de dev. Des équipes de centaines d’ingé·nieur·es.
Et eux, à 50 dans une salle avec des post-its, pensaient pouvoir « faire mieux ».
La MOA a applaudi.
La direction a parlé de brevet.
Certains avaient des étoiles dans les yeux. Moi, j’étais surtout interloquée.
Spoiler alert :
Des mois plus tard :
– Des dizaines de prestataires remercié·es
– Des directeurs débarqué·es
– Des centaines de milliers d’euros évaporés
– Un projet mort-né
« On avait pourtant dit que ce n’était pas faisable. »
Mais dans ce monde-là, dire non, c’est manquer d’ambition.
Même quand c’est pour éviter un mur.
Tout ça pour quoi ?
Pour des égos. Des postures. Des jeux de pouvoir.
Et moi, dans tout ça ?
Témoin de ce que coûte le manque d’écoute et d’humilité.
Aujourd’hui, en tant qu’indépendante, j’accompagne les freelances et petites structures à mener leurs projets avec bon sens et cohérence.
Pas pour flatter des égos, mais pour créer du concret, du durable, du vrai.
Parce qu’un projet, ce n’est pas un terrain de jeu pour super-héros en manque de reconnaissance. C’est un travail d’équipe. Un terrain d’écoute. Un espace d’intelligence collective.
Et vous, vous avez déjà vu des décisions aussi lunaires dans votre parcours ?